dimanche 27 mai 2012

Coutume et Kava

Malo à tous, 
Le mois de Mai à Wallis, c’est festif. Nous avons eu la chance d’assister à des fêtes coutumières, hautes en couleurs, chants et danses traditionnels : le 1er Mai lors de la Saint Pierre Chanel, patron du territoire et le 8 mai pour fêter Saint Joseph, patron du district du Sud.
Pour vous expliquer un peu mieux les particularités de la vie à Wallis, il faut savoir que cohabitent 2 pouvoirs : celui de 'notre' Etat Républicain, et le pouvoir Royal dit aussi pouvoir coutumier et dirigé par la Grande Chefferie, et à sa tête le Roi.
Et oui, il y a un Roi à Wallis ! Il y a même 3 Rois à Wallis et Futuna, ce sont les derniers Rois de France ... En fait, 3 Royaumes se partagent les îles de Wallis et Futuna : Wallis est un Royaume à lui tout seul (le royaume d’Uvéa) et Futuna, la petite sœur de Wallis, est composé de 2 Royaumes (Alo et Sigave).
C’est assez compliqué, mais pour faire simple, le pouvoir coutumier est un pouvoir parallèle au pouvoir de l’Etat; il a une énorme importance et régit la vie de tous les Wallisiens. Ce pouvoir est organisé avec des ministres (les Kivalus) et est décentralisé en districts (3 districts à Wallis) puis en village avec les Faipule (chefs de district) et les chefs de village à qui tout le monde doit un grand respect.
Toutes les décisions locales sont aux mains de ce pouvoir. Et une certaine justice se fait par exemple sous cette coutume : si quelqu’un provoque un accident, il doit faire coutume à la famille lésée, c'est-à-dire qu’il offre des cochons et probablement une somme d’argent, pour se faire pardonner. 
Après ce petit point culturel, venons en aux fêtes…  Notre curiosité nous a donc amener à participer (ou plutôt assister) à 2 grandes journées coutumières. Tous les Wallisiens sont en tenues traditionnelles et parés de magnifiques colliers de fleurs. On avait l’air bien triste en pantalon en lin beige et T-shirt blanc…  La fête se déroule en 3 temps : la messe, la cérémonie du Kava, et les danses traditionnelles. La messe était incroyablement joyeuse et c'est impossible de s'ennuyer, bien qu’elle soit dite en Wallisien. 
La cérémonie du Kava est certainement ce qu’il y a de plus intrigant. 2 groupes d’hommes assis se font faces, sous le soleil cuisant : le premier est composé de tout le gratin (Roi, Kivalus, et personnes importantes) et le second regroupe entre autre les 3 hommes qui vont préparer, puis servir le Kava. Le Kava est une boisson qui rend un peu stone et est préparée à partir d’une racine. Il y a tout un rituel autour de la préparation du Kava, une sorte de danse entre le jeune homme et la racine qu’il trempe dans l’eau, malaxe, tord, essore, et montre fièrement à l’assemblée... Puis quand la boisson est prête, une personne nomme un par un et dans l’ordre d’importance, tous les hommes à servir. Le Kava est servi dans une coque de coco. A la fin de la cérémonie du Kava, vient le temps où des cochons sont offert au village. Des dizaines de cochons cuits sont exposés entre les 2 groupes d’homme et une personne fait le tour des cochons en nommant l’individu qui en fait cadeau. Ensuite, tous les cochons sont embarqués dans une baine (on ne sait pas trop où ils vont… ) et les femmes et hommes du village prennent place (sous un soleil de plus en plus chaud) devant le Roi et ses ‘sbires’ pour faire la danse traditionnelle de leur village. Et c’est là que c’est le plus magnifique et qu’on ne peut s’empêcher de les imiter, d’apprendre les gestes qu’ils font avec tant de naturel. Pendant les danses, le Roi, les ministres et tous ceux qui le souhaitent vont glisser des petits billets (et même plus gros) dans les corsages ou les chignons des danseuses. Ca brasse beaucoup beaucoup d’argent, ca vole un peu partout… et c’est ensuite redistribué au village.




Voilà en images l'expérience des fêtes coutumières à Wallis...


dimanche 20 mai 2012

Fidji trip, autrement dit retour à la civilisation !



BULA (bonjour en fidjien)

Adieu l’isolement, le calme et la chaleur de notre petite île, et bonjour (BULA en français…) aux téléphones portables, feux rouges, embouteillages, magasins, cafés et cinémas. En effet, nous avons retrouvé la civilisation en partant une petite semaine à FIDJI. Entre boulot et vacances, nous avons pu profiter à fond de ces quelques jours que nous allons de ce pas vous conter…

Il était une fois deux petits lutins qui habitaient une maison en toit de paille dans la forêt. Un jour, ils décidèrent de traverser l’océan pour découvrir ce qu’il se passait de l’autre côté de cette jolie jolie jolie petite barrière de corail. Mais les lutins ne sont pas très très prudents parce que de l’autre côté de la barrière…habitent de très très très vilains requins, qui bouffent les petits lutins en les attrapant par les pieds, en les faisant voler de gauche à droite avec leurs mâchoires énormes et qui leur décapitent la tête avant de manger les yeux…un vrai carnage….des lutins, on dit qu’il ne reste plus que leurs bras qui flottent sur la mer entourés d’une marre de sang AHAHAHAHAH….l’article a vraiment failli partir en vrille à partir de ce moment là, comme certains ont pu le ressentir. Mais à défaut de décevoir les amateurs de films d’horreur, nous nous sommes retenus, histoire de faire un peu sérieux.

En tout cas, je vous rassure, nos deux petits lutins n’ont pas subi ce sort. Ils ont connu bien pire… Qui dit Fidji, dit speak english et là on a eu le droit à un grand spectacle ou plutôt à des grands moments de solitude du genre : « Sophie, je comprends rien, t’as compris toi » - « non, pas vraiment, demande lui de répéter doucement » - « Could you repeat slowly please ? » - « Sophie, je comprends toujours rien » - « bah moi non plus, tu n’as qu’à lui sourire comme un benêt, tu sais bien faire ça en plus » - « ok »… Non sérieusement, sur ce sujet, nous pouvons dire que la petite Sophie se débrouille un petit peu mieux que son frenchy…Elle a quand même réussi à nous faire baisser le prix d’une chambre d’hôtel grand luxe, genre petit bungalow vue sur mer (je vous l’accorde, pour cela on devait déraciner les trois arbres devant la baie vitrée et le mur en béton qui sépare toujours les grands Hôtels, des villages d’agriculteurs locaux qui crèvent la faim.) de 280 $ fidjien à 150 soit de 130 € à 60 €. Elle n’a pas un peu la classe là ?

Une fois les automatismes retrouvés pour certains…nous avons donc pu profiter de cette île et de ses trésors cachés. Au menu, petits restaurants asiatiques succulents, road trip sur la Coral Coast (la seule route en bitume qui fait le tour de l’île), visite de fort Tongien construit lors de la colonisation de l’île vers l’an 800 avant JC (du coup ça ressemble plus à un tas de pierre qu’à un fort), balade le long des dunes de sables (comme à Bray Dunes un jour d’été) et repos sur Bounty Island (un des nombreux îlots proche de Fidji). Les Fidjiens sont vraiment cool. Ils n’arrêtent pas de regarder un genre de rugby qui ne ressemble pas au rugby à 15. Ils appellent ça le Super – Rugby. Nous n’avons pas encore compris toutes les subtilités de ce jeu bien qui consiste également à faire chuter son adversaire pour marquer des essais. Les femmes ont toutes un petit look Afro-américain typiques des familles noires américaines dans les séries des années 80, style Arnold et Willy. Une autre caractéristique que nous avons pu remarquer lors de notre séjour, c’est la forte présence de la communauté Indienne à Fidji. Ils tiennent les compagnies de taxi, les shop de vêtements, les rent a car, les resorts, les lodges, backpackers, roast beef, It’s amazing, up to you, by the way, never minds, enjoy your meal… Excusez david, il complexe sur son niveau d’anglais... Du coup il se sent obligé d’épater la galerie…

Bref, on va vous épargner les phrases typiques des cartes postales : Fidji, c’est génial, il fait beau, les paysages sont magnifiques, la mer est bonne…et les enfants sont sages. Par contre, si un jour vous vous arrêtez dans ce beau pays et que vous réussissez à éviter les pièges à touristes du genre : tu arrives à l’hôtel et l’hôtesse te met un bracelet bleu si tu veux les repas à base de poisson, un bracelet rouge pour ceux qui ont commandé le buffet à volonté avec double ration de frites froides et jaune pour ceux qui ont le droit d’aller aux toilettes entre 15h et 16h (les couleurs des bracelets sont bien choisies, admettez…), alors vous n’allez pas regretter : entre collines vertes, plages de sables blancs et sourires des afro américaines et des rugbymans sans dents, Fidji c’est le top.

Ainsi se termine l’histoire de nos petits lutins qui ont échappé aux méchants requins. Ils rentrèrent heureux et eurent beaucoup d’enfants…

Hein, quoi, t’as vu, ils ont dit qu’ils allaient faire des enfants. Tu crois que c’est vrai, c’est une annonce, c’est la télé, c’est pour Sabatier ? J’en sais rien, attends je vais les appeler. Merde, ils sont trop loin, ça va couter cher en plus je risque de passer pour un con…tant pis on ne saura pas.

J’oubliais Roger, balance les photos, ça tourne :